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Nominations Oscars 2017: 2e partie

MOONLIGHT (Nicholas Britell)

Un critique sur Youtube a dit de ce film qu’il était l’un des plus déprimant qu’il avait vu cette année (il l’a tout de même classé dans ses films préférés de 2016). J’avais honnêtement un peu peur que la musique soit, elle aussi, très déprimante et d’un genre mélodramatique. J’ai donc été agréablement surprise d’entendre que ce n’est pas le cas. Ce n’est pas joyeux du tout, mais ce n’est pas larmoyant. La musique est très chargée d’émotions, comme une bonne musique de film se doit de l’être, mais elles ne prennent pas toute la place. Elle reflète néanmoins bien le fait qu’il s’agit d’un film difficile. La musique en tant que telle est si variée, qu’elle s’écoute très facilement seule, ne serait-ce que pour l’instrumentation intéressante, comme les envolées au violon.  Il y a un détail que j’ai beaucoup apprécié et ce sont ces détails qui font la différence entre une bonne trame sonore et une trame sonore correcte. Le film suit la vie d’un personnage enfant, adolescent et adulte, âges représentés par trois différents noms et surnoms qu’il porte: Little, Chiron et Black. Les thèmes différents composés pour chacun de ces « personnages » montre bien la différence entre les trois et l’évolution du jeune homme. J’ai pensé que c’était une belle trouvaille. J’aime beaucoup l’utilisation de différents instruments à l’avant-plan; parfois c’est du violon, parfois du piano ou bien des instruments à vent. Il s’agit de la bande originale la plus variée que j’ai écoutée cette année que ce soit dans les thèmes, la musique ou l’instrumentation. La trame sonore contient quelques chansons et pièces non-originales dont je n’ai pas parlé, mais qui sont dans cette même lignée avec un mélange de classique, de soul et de hip-hop, entre autres.

 

 

PASSENGERS (Thomas Newman)

Je suis toujours un peu difficile quand il s’agit de musique de films de science fiction, car je crois que c’est un genre où on peut sortir de l’ordinaire sans aucune retenue. Or, quand les compositeurs restes conservateurs alors que l’histoire nous emmène sur des chemins étranges et inexplorés, je suis toujours un peu déçue. Ici, je suis satisfaite. La musique décrit très bien l’ambiance d’isolement spatial dont il est question dans le film et propose toute une gamme de couleurs, d’émotions avoir quelques fois très peu de mélodie. Thomas Newman n’est évidemment pas un novice en musique de films avec plus de 30 ans d’expérience, de nombreux prix et 15 nominations aux Oscars derrière la cravate. J’ai toujours trouvé qu’il parvenait parfaitement bien à capturer les moments d’un film dans sa musique. Je pense que c’est encore le cas maintenant. Encore une fois, il y a une belle variété dans les sons et les mélodies avec certaines pièces plus axées sur l’ambiance que les émotions et je trouve que ça convient très bien au huis-clos que le film présente. Il y a même des pièces joyeuses! Par contre, il y a parfois un certain mélange des styles un peu étrange dans les pièces elles-mêmes alors qu’on passe rapidement du piano à des sons un peu plus électroniques. Peut-être que ça fonctionne parfaitement dans le contexte du film par contre. Ce n’est pas de la plus grande originalité, mais c’est efficace et j’imagine que c’est ce qui compte.

À la semaine prochaine pour la dernière partie avec La La Land!

 

Nominations Oscars 2017-1ère partie

C’est à nouveau ce temps de l’année! Le 24 janvier dernier ont été dévoilées les nomitations des 89e Academy Awards et je me penche de nouveau sur les bandes originales. Les films dont les B-O sont en nomination sont Jackie, La La Land, Lion, Moonlight et Passengers. Comme je n’ai pas eu souvent l’occasion d’aller au cinéma dans la dernière année, il n’y a aucune nomination dont j’ai vu le film. Mon avis sera donc basé sur la musique elle-même et aussi sur le genre de film qu’elle accompagne. Par exemple, je sais que La La Land est une comédie musicale et que Passengers est un drame de science-fiction et ça peut jouer sur l’appréciation de la musique. J’ai lu aussi le plus possible sur les films pour avoir une bonne idée de leur histoire et de leur ambiance générale. Alors c’est parti pour les deux premiers films: Jackie et Lion!

 

JACKIE (Mica Levi)

S’il y a un film que je suis déçue de ne pas avoir vu, c’est bien celui-ci, surtout avec tout le bien qu’on en a dit. J’espère bien avoir la chance de la rattraper bientôt. La musique du film que j’ai découverte pour les besoins de cet article m’a donné encore plus l’envie de le voir. Mica Levi a composé pour ce film une trame sonore souvent puissante et lourde en émotion, tout à fait à l’image du film selon ce que j’ai entendu et lu à son propos. Les mélodies ne sont pas envahissantes, il s’agit plutôt d’une ambiance tout en restant très agréable à écouter.

En regardant les titres des différentes pièces, je me suis rendue compte à quel point certains détails dans la musique évoquait parfaitement la scène dans laquelle elle joue. Je me suis fiée seulement aux titres par contre, car je n’ai pas vu le film. Il y a plusieurs exemples; en voici quelques uns. On entend de la caisse claire qui accompagnent les funérailles, une mélodie un peu dérangeante évoquant la folie dans « Lee Harvey Oswald » et des notes plus hautes et plus rapides jouées par une flûte traversière (instrument très rare dans la trame sonore ) qui détonnent un peu avec la mélodie générale dans « Vanité ». La dernière est un peu difficile à décrire, mais ces petites notes de flûte un peu trop joyeuses par rapport au reste de la musique donnent parfaitement l’image d’une personne remplie de vanité malgré la situation dramatique.

Bref, la trame sonore est uniforme, mais pas répétitive ce qui à mon avis en fait sa grande force. J’ai noté aussi que la pièce du générique se distingue très bien des autres, alors que très souvent, on nous présente une compilation ou un rappel des différents thèmes entendus tout au long du film. J’ai beaucoup apprécié ce petit détail.

LION (Dustin O’Halloran et Hauschka)

Un autre film que j’aurais voulu voir, mais la trame sonore ne m’a pas donné le même enthousiasme qu’avec Jackie. Les deux compositeurs nous offrent une musique parfois orchestrale et parfois centrée autour du piano. Remarquez, ce n’est pas étonnant le piano prenne de la place ici puisque que Hauschka (de son vrai nom Volker Bertelmann) est un pianiste et compositeur pour piano. C’est une trame sonore très classique avec un thème mélodique qui revient, parfois de manière tout à fait identique, dans presque toutes les pièces. Certaines d’entre elles sont différentes, un peu plus lourdes et abstraites, sans véritable mélodie et je pense que ce sont celles que je préfère, car je les sens plus émotives. C’est quand même une belle musique qui véhicule beaucoup d’émotion en général sans être trop déprimant. Bref, la mélodie est belle, les arrangements corrects, l’émotion bien présente et, prises séparément, les pièces sont agréable à écouter. Malheureusement, c’est très classique et sans grande surprise. C’est dommage, parce que, comme je l’ai dit, deux ou trois pièces apportent quelque chose de différent et j’en aurais pris bien plus.  Dans le film, peut-être que ça fonctionne à merveille, je ne peux évidemment pas juger. Or écoutée à part et dans son entièreté, cette bande originale est à mon avis dans la moyenne. Je vous encourage tout de même à y prêter oreille, peut-être que vous, vous aller beaucoup l’aimer.

 

Comme toujours, vous êtes invités à partager votre opinion si vous connaissez ces trames sonores.

À la semaine prochaine pour la deuxième partie!