Archives Mensuelles: avril 2016

Jeux olympiques d’été-3

 Paris 1900

Le mot « chaos » définirait très bien les Jeux de Paris. On pourrait même oser dire que c’était du grand n’importe quoi.

Affiche de la compétition d'escrime. Aucun affiche officielle n'a été présentée pour ces jeux. (Source: Wikipedia).

Affiche de la compétition d’escrime. Aucun affiche officielle n’a été présentée pour ces Jeux. (Source: Wikipedia).

Les Jeux prirent part du 14 mai au 28 octobre, cinq mois de compétitions disséminées un peu partout dans la capitale française. Pierre de Coubertin voulait profiter de l’exposition de universelle de Paris, un événement international déjà majeur. Il y avait un petit problème: Alfred Picart, le commissaire principal de l’exposition universelle, méprisait le sport. L’entente entre les deux hommes fut difficile. Le résultat est que les Jeux olympiques se sont transformés en une collection d’épreuves sportives de tout genre sans installations adéquates annoncées avec bien peu de publicité. Quand on regarde les archives, on ne voit presque jamais le mot « olympique ». Il s’agit plutôt de « concours » ou de « compétitions ». Il paraîtrait que certains athlètes ne savaient même pas qu’ils participaient aux Jeux. C’était difficile de prévoir un bel avenir à l’olympisme quand on regarde cette seconde édition un peu anarchique. Pourtant, malgré le peu d’intérêt du public, ces jeux ont tout de même réussi à attirer beaucoup d’athlètes et lorsqu’on les regarde avec le recul, ils avaient tout ce qu’il fallait pour être de vrais Jeux olympiques. Après tout, il ne s’agit que de la deuxième édition et des ajustements sont essentiels.

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Jeux olympiques d’été-2

Athènes 1896

Couverture du rapport des jeux olympiques. Il n'y avait pas d'affiche à cette époque.

Couverture du rapport des jeux olympiques de 1896. Il n’y avait pas d’affiche, ni de le logo à cette époque. Source: Wikipedia.

Les premiers jeux olympiques modernes se déroulèrent en Grèce pour rendre hommage aux jeux antiques et se sont déroulés du 6 au 15 avril 1896. Ils sont encore modestes et ne possèdent pas tous les éléments qu’on connait des jeux aujourd’hui. Il n’y a pas de flamme olympique,  il n’y a pas de serment et encore moins de drapeau. L’olympisme est encore très peu connu et il y n’y presque pas de publicité qui promeut l’événement. Certains pays, comme les États-Unis, n’ont pas d’équipe nationale à proprement parlé. Les équipements sont aussi encore rudimentaires et peu règlementés. Une autre différence importante est que le gagnant ne reçoit pas une médaille d’or, mais d’argent. Ça restera le cas pour quelques éditions. Pour les besoins de clarté, les places seront tout de même indiquées dans les tableaux avec les mentions or, argent et bronze qu’on connait aujourd’hui. Cette année-là, toutes les récompenses ont été remises le 15 avril, lors de la clôture des jeux, par le roi Georges 1er.

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Créer avec des poupées-2e partie

(Cliquez ici pour lire la première partie)

Aller au-delà de la poupée

Ce passe-temps est arrivé de manière assez particulière à Stéphanie, un peu par hasard. « J’ai découvert ça avec le temps. À l’Otakuthon (ndla: festival montréalais d’animation japonaise), il y en avait qui en exposait, mais je ne savais pas vraiment ce que c’était et je n’avais jamais demandé. À un moment où j’avais beaucoup de misère à dessiner des personnages masculins, je voulais un modèle articulé et j’ai découvert ça. C’est à ce moment-là que j’ai acheté [la poupée représentant Link du jeu vidéo Legend of Zelda]. Pas longtemps après, j’ai décidé d’arrêter le dessin. Plus tard, j’en ai acheté une autre et c’est là vraiment que ça a commencé. »  Elle a alors repris les personnages qu’elle avait créé dans ses dessins et les a transposés en trois dimensions. Comme le dessin, il s’agit d’une forme d’art pour elle.

Elle a un attachement particulier pour chacune de ses poupées; elles ont d’ailleurs toutes un nom. Je le vois dans son regard lorsqu’elle m’en parle. Ce sont ses créations, ses personnages à elle. Il y a tellement de travail sur chacune de ces petites têtes, elle y met tant d’attention et de soin. Chaque personnage est façonné et transformé. Même si la matière première arrive déjà avec une forme, tous les efforts sont fournis pour obtenir un résultat unique.

Lorsqu’on fouille un peu sur les forums de discussion consacrés à ce passe-temps, on se rend rapidement compte que ses adeptes adorent prendre des photos de leurs créations. Les articulations efficaces de ces petits personnages leur permettent en effet de prendre la pose aisément. Photographe amateure, Stéphanie ne fait pas exception et elle prend plaisir à mettre en scène ses différents personnages pour les photographier. Elle profite beaucoup du petit parc près de chez elle comme décor naturel. Elle fait aussi poser d’autres poupées que les siennes. « Ce sont de bon modèles, ils peuvent garder la pose sans se plaindre pendant des heures! », blague-t-elle. Les poupées de bonne qualité tiennent facilement debout sans support, même en talons hauts.

Selon Stéphanie, la communauté est encore assez petite au Québec. « Je connais d’autres personnes par Facebook, mais on se voit rarement. C’est aussi plus populaire en Europe, je dirais. C’est sûr que quand tu n’en as pas entendu parlé, tu ne sais pas que ça existe », explique-t-elle.

Il y a quand même assez de monde pour l’organisation de concours. L’Otakuthon organise à chaque année le DollFest, une compétition de BJD où les poupées sont jugées dans différentes catégories. Les prix sont modestes, mais l’événement permet aux adeptes de ce passe-temps de partager leur intérêt. Pour Stéphanie, ces compétitions sont agréables, mais ne sont pas nécessairement une motivation pour continuer à travailler sur ses poupées. Trois d’entre elles ont tout de même déjà gagné un prix. Comme les BJD sont encore méconnues au Québec, il n’y a pas beaucoup de participation. « Il y en a moins avec les années, explique Stéphanie. Avant il y avait de plus gros prix, alors les gens participaient plus. Maintenant les prix sont plus petits: on reçoit des vêtement par exemple. J’ai même eu une guitare électrique, une fois!»

Vu de loin, ce passe-temps semble presque anodin, tout au plus une manière amusante de passer le temps. Mais après l’avoir regardé de plus près, je vois tout le travail, tout le dévouement qu’il demande et surtout, la créativité qu’il implique.

 

Petite galerie 

Voici, en vrac, quelques photos que Stéphanie Potvin a prises de ses ball jointed dolls. Un grand merci à elle pour les images!